Concurrence ou mise en commun : quels choix entre guerre et fraternité pour la construction d'un monde meilleur ?
Contribution à la recherche de nouvelles constructions sociales
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Concurrence ou mise en commun : quels choix entre guerre et fraternité pour la construction d'un monde meilleur ?
Contribution à la recherche de nouvelles constructions sociales
Pour répondre à cette question il est nécessaire de définir cette notion de « Êtres responsables ». Par nos actes, nos écrits, nos positions, etc., c’est notre responsabilité qui se trouve engagée, et elle est souvent considérée – un peu rapidement – comme seulement individuelle, alors qu’elle s’inscrit toujours et inévitablement en écho dans une responsabilité collective qui nous incombe, alors oui, par nécessité, devoir et fraternité nous nous devons d’êtres des Êtres responsables.
Depuis 1905, les choses ont bien changé : la répartition du panorama des religions et la manière dont celles-ci s'immiscent dans la vie des sociétés ont évolué. D'autre part, la mondialisation et les structures supranationales, dont l'impact juridique bat en brèche l’État-nation, modifient non seulement les frontières de l'espace public mais encore sa consistance même.
Or l'espace public est le lieu du débat, lieu dans lequel le citoyen participe à l'élaboration des règles de la société.
La globalisation développe une crise planétaire aux multiples visages ; après le collapsus de l'Union Soviétique en 1990, qui a éliminé pour un temps la pieuvre totalitaire, deux autres pieuvres sont apparues : le capitalisme financier et le fanatisme ethno-religieux.
La crise planétaire est d'abord la crise de l'unification techno-économique du globe. Mais c'est aussi la crise du développement : « quiconque croit qu'une croissance exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est un fou, ou un économiste[2] » ! Toutes les crises sont les composantes « d'une méga-crise aux trois visages inséparables : crise du développement, crise de l'occidentalisation, crise de la mondialisation ». Le fait que ce caractère complexe de la crise planétaire soit généralement ignoré indique que « la multi-crise est aussi cognitive. »
« Il est impossible ne serait-ce que de freiner le déferlement technique-scientifique-économique-civilisationnel qui conduit la planète au désastre.[3] » Pourtant il faut changer de voie. Il faut nous dégager d'alternatives telles que mondialisation/démondialisation ; et promouvoir le développement du local dans le global. Le retour ou l'implantation d'activités destinées à rétablir la souveraineté alimentaire et l'autosuffisance économique, devrait aller de pair avec le développement de la démocratie participative, locale et régionale.
L’humanisme s’oppose au relativisme parce que c’est un universalisme, et un universalisme éthique. Chez Jaurès, l’éthique [1] et l’ontologique sont en surimpression. Emmanuel Lévinas a pu dire [2] à propos de la philosophie d’Ernst Bloch, marxiste non orthodoxe que « l’accomplissement de l’homme (était pour lui) l’accomplissement de l’être en vérité ». Cet accomplissement caractérise aussi l’éthique jaurésienne et c’est ce que je voudrais vous montrer. Chez Jaurès en effet l’éthique puise sa source dans ce qu’il appelle l’infini (Dieu), mais en même temps Jaurès affirme que l’humanité forge ses valeurs en elle-même. L’éthique, comme on va le voir, s’origine dans une métaphysique de l’être mais s’autonomise et se réalise dans la volonté d’agir selon la justice pour construire l’humanité, encore constituée de « fragments ». La conception de l’unité de l’être[3] que traduira l’idée de solidarité universelle donne un fondement à la fraternité humaine. Être en fraternité, c’est faire humanité avec toute être humain. Il y a chez Jaurès comme une humilité du savoir. Ceux-ci sont encore trop partiels pour appréhender la complexité du réel, et nos valeurs sont encore trop tributaires des circonstances et du milieu historique, même si elles captent une part de l’idéal dont nous verrons qu’il est aussi le réel. L’éthique jaurésienne va de pair avec une raison rectificatrice qui pointe l’idéal dans l’universel, lequel contient plus que le savoir et les valeurs du moment. J’ai avancé l’idée d’une cosmopolitique pour caractériser la vision cosmique et éthique de Jaurès[4]. Dans une conférence récente à Toulouse sur Jean Jaurès, un humanisme pour le XXIème siècle, j’établissais un lien fort entre l’humanisme en acte et l’entreprise cosmopolitique pour l’humanité. Pour le comprendre, il faut s’intéresser à la philosophie de Jaurès.